Son poème « Tu as usé tes semelles d’enfance… » évoque l’affection entière et continue entre deux êtres malgré les différences de religion, de culture, de niveau social…
Croire en l’affection sincère au-delà des différences, celle qui permet d’accepter autrui avec tout ce qu’il est et trouver la force de construire ensemble.
Caunes nous plonge ici dans l’intériorité de deux êtres que tout aurait pu opposer mais qui choisissent à chaque fois l’amour et le respect de l’histoire de l’autre. Où la conquête n’est jamais guerrière, seulement tendresse…
Tu as usé tes semelles d’enfance…
Tu as usé tes semelles d’enfance dans les rues de la ville,
Egratigné ta peau douce sur l’émeri de l’urbanité.
J’ai bercé mes genoux vierges d’écorchures
Dans une maison trop grande
Aux murs fardés du salpêtre de l’ennui.
Réminiscence de recluse adolescence,
Je suis larmes retenues en sourire d’esquive
Quand ton rire franc et noble
Chante à tes lèvres gourmandes
Au souvenir de ton enfance mutine.
Je chemine en conscience sur une sente sans chapelle,
En conscience, tu te prosternes humble,
L’âme portée vers la vision d’un croissant de lune.
Je suis lisse et rond galet de rivière
Que ta source d’eau vive
Caresse et polit dans le lit de l’amour.
Je suis aube secrète à la peau d’opaline
Qui épouse le soleil en nuances d’ambre et miel,
Tu es crépuscule flamboyant
A mes caresses sur ta peau velours de nuit.
Qu’importe alors qu’un soleil facétieux
Décide de se lever à l’ouest,
Je suis antre marine
Aux parfums d’algue et d’embrun,
Attirant de son chant tes désirs conquérants.
Colette Poulain Caunes