Bravo à tous les participants !
Merci à tous les poètes qui ont partagé le « ressenti » de la différence.
Aux membres du jury international pour leur lecture des poèmes.
Nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué à cette édition 2021. Merci à nos partenaires, à nos honorables invités, aux lauréats des éditions précédentes pour leur soutien, à l’Association Art et Poésie de Touraine, lauréat 2021 du trophée « Culture et mieux être La Différence », à la Ligue Nationale Slam de France, à la Bibliothèque centrale de la Ville de Tours, à la Ville de Tours.
Nos remerciements à l’invitée d’honneur Madame Arlette Pujar, à Christian Présent pour sa présence, aux artistes Nicole Cage, José Zébina depuis la Martinique, Tawfiq Belfadel et Yassine Taireile, Yiixpe, ainsi qu’aux scientifiques et chercheurs dont les travaux mis à disposition pour le grand public nous auront permis d’élaborer certains dossiers à thèmes de cette année sur la poésie du quotidien.
Une dédicace spéciale à tous ces employés des réseaux sociaux et des plateformes internet qui nous permettent chaque jour de rester en contact et qui ont permis la réalisation de cette communication en ligne de La Différence 2021.
Une édition particulière
Pour cette édition 2021, l’introduction recommandée d’un « vers intrus » (« Différence d’un ressuage, sentiments à l’air libre ») rendait la tâche plus subtile. Devoir ainsi composer avec un élément perturbateur, mais sans pénaliser ni sa poésie, ni la force de la thématique… Le mot « ressuage », du lexique technique, désignant la phase d’expulsion d’un excé
LES LAUREATS
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Le Prix spécial / Coup de coeur La Différence (toutes catégories confondues)
LE BLEU DU SILENCE de Jean-Charles Paillet
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Ils n’étaient que deux, de tous les participants de cette édition, à avoir opté pour cet angle particulier : le désir exprimé de ne pas avoir à composer avec quelque différence de ressuage que ce soit. Ici, c’est ce parti pris intime de l’auteur, qui remonte à la surface…
Dans le bleu du silence
vaste plaine dénudée
sans la différence d’un ressuage
sentiments à l’air libre
le calme flotte
tel un sourire vaporeux
Nul besoin d’une boussole
pour te diriger
accommoder ta respiration
au souffle présent
suffit pour avancer
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Prix Maurice Koné La Différence 2021
CE SERONT DES MOTS FERTILES de Sibylle Bolli
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En simplicité, les écrits du Prix Maurice Koné abordent « la différence » en levant le voile en toute émotion poétique sur le ressenti face à une problématique d’échec ou d’absolu qui tient à cœur au poète.
Ici, le message d’une mère remonte du plus profond de l’âme, et devient le cri d’espoir de l’être qui choisit de semer la vie. Ni ponctuation, ni majuscule, les vers libres à l’absolu sont l’engrais. L’engrais pour des graines semées, enracinées, qui émergeront avec l’essence qui aura contribué à les faire émerger.
Ce seront des mots fertiles
mon enfant
si semblable et si différent
ma source murmurante
de ce côté-ci de l’amour
je suis une terre rouge pour qui regarderait
les pluies les disparus ravinent
à force d’accrocher
toutes les épines du chemin
nos pieds nus courent
nos pieds nus
sur les fantômes des pères
sur les berceuses des mères
à peine les pas s’inscrivent qu’ils se sauvent par le vent
mais j’ai souvenir de chaque vie chaque visage
et le tien ses yeux noirs
qui renversèrent le monde
différence d’un ressuage
sentiments à l’air libre
ce poème te cherche avec ses mots
par-delà mers et déserts
loin du sang muet de la guerre
qui se répand des fils des filles
du plus petit de nos poings levés
qu’il verse jusqu’à toi ses verbes de printemps
son roseau flûté
la fraîcheur d’une ombre aux mains pleines
lui qui ouvre un espace vibrant
ici dans le sel de la blessure
un chant d’alouette à la verticale des tombes
mon enfant d’exil
écris-moi un poème comme on plante un arbre calme
ou comme on libère l’oiseau insoumis
je le chérirai dans mon silence du plus profond
je le laisserai déplier ses jeunes caresses
les terres ne sont pas sans langage tu sais
elles demeurent visage contre ciel
s’élèvent s’arrachent aux remords
quand d’autres grumellent en sables secs
poussière d’os et vipères à cornes
mon enfant toi aussi
tu es une terre mon enfant
je l’arpente des débuts et puis
d’avant les débuts
elle porte des fruits sublimes
au goût d’adieu
et des forêts d’arbres bleus
qui racinent en lumière
enfant grain de pollen
semblable et différent
autre visage de l’amour
je te donne des mots fertiles
aux longues ailes qui s’éloignent du chagrin
pour que jamais tu ne sois seul
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La Différence – 1er Prix 2021 (Catégorie Jeunesse)
SE VENDRE A CORPS PERDU… de Roxanne-Lou Aminian
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Ici, les sentiments sont à l’air libre… Qui ne veut pas les voir ?
Une lueur terne dans le regard, sans un cri sur sa vie
Elle traîne de bar en bar son ennui dans l’oubli
Se vendre à corps perdu, déshabiller son âme
Prétendre à la vertu et marchander la rue
Penser qu’elle en a marre et pourtant ne rien dire
Pour assouvir, sans larmes, la faim des mâles en rut
Se vendre à corps perdu, différencier son âme
Prétendre à la vertu et marcher dans les rues
Prier pour que cela cesse et vouloir en finir
Et suivre malgré tout le même premier venu
Se vendre à corps perdu et morceler son âme
Prétendre à la vertu en marchant dans les rues
Osciller entre un double ou un triple cuba libre
Transpirante, accrochée sur ce tabouret, nue
Différence d’un ressuage, sentiment à l’air libre
D’un corps écartelé, en morceaux, dans la rue
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La Différence – 1er Prix 2021 (Catégorie Adultes)
CHANTIER DE LA DIGNITE de Dominique Poupard-Budak
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Matériau de chantiers et construction poétique. Ici la technique est tous azimuts, la douceur empreint pourtant les vers et peaufine l’ensemble jusqu’aux finitions, pour une ode à ceux qui sont si rarement évoqués en poésie lyrique : les travailleurs de chantier.
Quand les mains
Se frottent au parpaing,
L’espoir s’écoule dans le ciment
Des peines des sables du passé.
Quand votre regard
Plonge dans la truelle,
Les passants vous transpercent
De leurs yeux absents.
Et pourtant,
Derrière le mur de pierres,
Les flammes de la musique
Venues d’Afrique et d’Orient
Embrasent le carrelage de faïence.
Différence d’un ressuage,
Sentiment à l’air libre,
Et l’eau poétique
S’infiltre dans les plinthes
De l’Occident.
Chantier immense
De la reconstruction
D’une identité flouée,
Vous vous activez
Dans le bruit des perceuses de la nuit.
Les étoiles du désert
Illuminent l’espace d’un instant
Les carrures jaunes et rouges.
Différence d’un ressuage,
Sentiment à l’air libre,
Vous prenez votre envol
De la dignité
A travers les cloisons
De plâtre et de soumission.