Bravo à tous les participants !
Merci à tous les explorateurs qui ont suivi les activités en ligne et l’exposition connectée. Merci aux membres du jury international et aux invités d’honneur à la nouvelle Médiathèque de la Ville de Sainte-Luce, pour leur lecture des poèmes et au public venu nombreux !
Nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué à cette édition 2022.
Félicitations à Mathieu Ecrabet, acteur culturel et lauréat 2022 du Prix « Culture et mieux être La Différence » en collaboration avec l’initiative Ut Fortis !
Merci à nos partenaires, à nos honorables invités, aux lauréats des éditions précédentes pour leur soutien, à la Médiathèque de la Ville de Sainte-Luce, à Peewaï et l’Esprit Guitare Martinique, à l’Association KSML de la Ville de Sainte-Luce en Martinique, à l’Association Amalgham Humanis de Guadeloupe, à l’Union nationale pour la prévention du suicide France.
Nos remerciements à l’invité d’honneur M. Henri Pigniat, Chevalier de l’Ordre National du mérite français, à Florent Pancaldi, élu de la Ville de Fort de France pour sa présence, à Richard Bunod, à Nicole Cage (honorée pour son engagement pour la poésie), Arlette Pujar, représentants du Jury international en présentiel, à JQ Louison pour son intervention à distance, ainsi qu’aux scientifiques et chercheurs dont les travaux mis à disposition pour le grand public nous auront permis d’élaborer certains dossiers à thèmes de cette année sur la poésie du quotidien.
Une dédicace spéciale à tous ces employés des réseaux sociaux et des plateformes internet qui nous permettent chaque jour de rester en contact et qui ont permis la réalisation de cette communication en ligne de La Différence 2022.
Se projeter.
Pour cette édition 2022, les poètes auront répondu à la question : « un monde sans différence, rêve ou cauchemar ? ». C’est indéniablement et pour l’ensemble, un cauchemar, sinon une redéfinition du terme. Après avoir défini la différence, après être allé au plus profond de soi pour trouver les mots pour mieux la cerner, après s’y être attaché malgré toute tragédie, les poètes se sont révélés quasi-unanimes : un monde sans la différence serait un cauchemar et ils ne s’y résignent pas.
LES LAUREATS
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Le Prix spécial / Coup de coeur La Différence (toutes catégories confondues)
L’OCEAN ET LE DESERT DANS LE SABLIER de Morgan Le Toullec
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Un calligramme qui débute avec la deuxième définition de la différence selon le dictionnaire. Ici, l’esthétique est présente dans le fond et la forme pour décrire le cauchemar d’un monde sans différence auquel échappe in extremis le radeau du poète.
L’océan et le désert dans le sablier
La différence entre trois et deux est un, c’est notre univers, l’une des bornes de notre banalité.
Mais, dans ses nombres triangulaires, un autre Pythagore verra la pierre angulaire
D’un monde à peine imaginé par la pythie, et il le démontrera petit à petit.
Eux, ils parleront toujours la même langue, avec la même violence,
Avec l’égo en plein big bang et le masque de la bienveillance.
Nous, on verra soudain, enfin, se lézarder notre réalité.
Ce sera le début de notre rêve et de leur cauchemar.
On voguera enfin vers un nouveau phare.
Sous ce soleil d’amour aride,
Ce soleil sans flamme
Qui creuse nos rides
Et notre vague à l’âme.
Un radeau dans le sablier
Pour ne pas s’échouer sur les récifs,
Sur les mêmes récidives, les mêmes récits.
La différence entre le désert et l’océan est un radeau,
Quand les atouts dans nos mains ne sont plus que du sable,
Quand l’espoir d’être aimé devient friable, quand tout est fini, rideau.
Quand le désert de notre désir nous sidère, quand on jette notre cœur dans la mer.
Quand la différence entre l’amour et son chagrin n’est plus qu’un sentiment de futilité.
Quand tous les souvenirs s’envolent, grain après grain, quand l’espoir n’a plus aucune utilité.
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Prix Maurice Koné La Différence 2022
En simplicité, les écrits du Prix Maurice Koné abordent « la différence » en levant le voile en toute émotion poétique sur le ressenti face à une problématique d’échec ou d’absolu qui tient à cœur au poète.
AU CLAIR DE LUNE-SOLEIL… de Dominique Poupard-Budak
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Elle rejoint les poètes qui auront indéniablement marqué le concours en étant double lauréate à la fois du 1er Prix Adultes 2021 et du Prix Maurice Koné 2022. Paradoxe à tous points de vue. Dominique Poupard-Budak décrit un monde sans la différence mais le décline tout en couleurs prises au sens figuré… Couleurs de sentiments.
Au clair de lune-soleil…
Au clair de lune- soleil,
Les astres illuminent
En plein jour
L’étang qui cherche
Son vert fougère.
Le milan royal
Devenu gris
Pépie de détresse
Et survole la ville
Aux rêves atones.
Cauchemar d’un monde sans différences
D’un monde sans couleurs
Et l’Afrique découvre le noir
Dans un passé de sable rouge.
Les regards blancs
Défilent devant les caméras
Biométriques
Et pleurent la pensée unique.
Polyglottes et polyphonie,
Repeignez le monde
D’une musique
Discordante et envoutante.
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La Différence – 1er Prix 2022 (Catégorie Jeunesse)
JE SUIS DE VOUS LA DIFFERENCE… de Roxanne-Lou Aminian
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Directement attribué, seul poème de la catégorie Jeunesse à avoir cerner la problématique 2022. Dans un monde sans la différence du dictionnaire, qu’en est-il du reflet en miroir ?
Je suis de Vous la Différence
Quand je Vous vois, Vous, face à Moi
Je me vois, face à Vous, en miroir de Moi,
Et pourtant je Vous le dis, mon Ange :
Je suis de Vous La Différence !
Dans vos yeux où s’embrume ma nudité,
Mes courbes sont vôtres, à nos sens assoiffés
Et je Vous le dis, mon Ange :
Vous êtes, Aimé, Ma Différence !
A l’aube de nos nuits blanches, sans cesse renouvelées,
Je suis à Vous et Vous, miens Vous serait.
Et Vous me le dites, mon Ange :
Double de Vous, je suis votre Moindre Différence !
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La Différence – 1er Prix 2022 (Catégorie Adultes)
ET SI UN SEUL ETRE HABITAIT CES MILLIARDS D’HOMMES de Daquin Cédric Awouafack
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Ici, à la question : un monde sans la différence, rêve ou cauchemar ? Le poète offre une autre réalité dans un rêve où la différence aurait une autre définition. Somptueux.
Et si un seul être habitait ces milliards d’hommes
Et si un seul être habitait en ces milliards d’hommes
si bien que chaque homme n’en soit qu’une réalisation
dans le temps et dans l’espace
si bien que la multitude et la diversité forment une unité
et que chaque homme n’en soit qu’une identité
si bien que la différence soit dissoute dans cette unité
et que toute appartenance se réduise à l’identification
si bien que les seuls caractères soient ceux du noyau dur de l’espèce humaine
et que d’un homme à l’autre il y ait abstraction naturelle des frontières
si bien qu’en regardant chaque homme on ne voit que ce seul être
l’être qui est en soi comme en l’autre
l’être qu’on ne peut ni étendre pour expliquer la fortune
ni réduire pour expliquer la misère
parce qu’en lui on a les mêmes richesses
l’être qu’on ne peut ni étendre pour expliquer la force
ni réduire pour expliquer la faiblesse
parce qu’en lui on a les mêmes énergies
parce qu’il est notre commune unité d’existence
je fais ce rêve insolite au crépuscule
et à l’aurore j’arpente toutes les rues
comme un messager
pour annoncer la fin de la Haine
pour proclamer le règne de l’Amour
Ô clarté infinie
qui élucide les pensées et les élans
brille sur les cœurs et sur les têtes
jusqu’à ce que la vie ne soit que beauté
Félicitations aux lauréats 2022 !
Rendez-vous en juillet 2023 pour le recueil des nominés et lauréats !
Cette année, un poème retint le regard du jury pour sa différence. La poétesse aura décidé de réunir les cinq consignes du concours La Différence sur les 5 ans couvrant la période 2018-2022. (Expliciter le terme pour 2019). Son souhait : juste dire merci. Et pourtant…
Son poème aura conquis par son écriture.
Voici le Prix d’Excellence qui introduira le recueil englobant tous les poèmes de nominés et lauréats de 2018 à 2022 en une seule trame, une trace poétique unique du changement de décennie, à paraître en novembre 2023.
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La Différence – Prix d’Excellence Cycle 2018 – 2022
MERCI… de Agathe Soreau
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Merci
Encore une dernière fois
Peut-être, si j’y arrive
Même si le temps me noie
Que voguent ces mots à la dérive
Ceci est une déclaration d’amour
Car je ne suis pas indifférente
À la fin de ce concours
Où l’homogénéité devient cauchemar,
secouée en déferlante
Ces textes sont une renaissance
Pour les esprits poétiques et perdus
Éperdument en quête de sens
Tous unis mais mis à nu
Comme deux feuilles mortes n’ont pas les mêmes nervures
Deux âmes fortes n’ont pas les mêmes fêlures
Dissemblance d’un ressuage, sentiment à l’air libre
On rêve alors que deux gouttes d’eau aient la même fibre
Mais chaque larme qui coule ne renferme pas le même taux de sel
Ni la même détresse, pourtant universelle
Adieu concours au thème de rêve
Dans l’abîme de la nuit, mon cœur se crève