Roxanne-Lou Aminian (Bourgogne Franche-Comté, France) est l’auteure du poème lauréat du 1er Prix – Catégorie Jeunesse de cette quatrième édition.
Traductrice active d’émotions
« J’écris depuis l’âge de sept ans et demi. »
Roxanne-Lou Aminian, 1er Prix (Catégorie Jeunesse) – La Différence 2021
Quel est votre nom d’auteur et votre pays de résidence ?
Je n’ai pas de nom d’auteur : cash, j’écris sous mon propre nom, Roxanne-Lou AMINIAN et j’habite en France, en Bourgogne, dans le Brionnais plus précisément.
Pourquoi écrivez-vous ?
Ayant déjà à mon actif une quinzaine de nouvelles gagnantes et publiées, en français et en anglais (je suis bilingue), j’écris depuis l’âge de sept ans et demi. Mais il faut bien dire que c’est dans l’ennui des confinements du Covid-19 que cette addiction à l’écriture s’est vraiment révélée.
L’écriture est pour moi l’équivalent d’une drogue, un paradis artificiel, un espace de liberté. Souvent, j’ai l’impression d’être double, pire même parfois, d’être sous le contrôle d’une entité secrète qui guiderait ma plume. Cette sensation, très agréable, me permet ainsi de me déculpabiliser dans toutes mes assertions… J’écris pour le plaisir, mais aussi pour être lue. Mes histoires me permettent, sur l’échelle de mon jugement, de jauger aussi l’intensité de mes amitiés : pour m’aimer, il faut aimer mes histoires !
Vous étiez-vous déjà penché(e) sur la notion de différence avant ce concours de poésie ?
Oui bien sûr, j’ai écrit plusieurs nouvelles sur ce thème car, interpellée par le poids de l’écrasante iniquité qui gouverne le monde, je “milite” dans l’association Amnesty International, l’Antenne Jeunesse du Lycée WITTMER.
Avez-vous une actualité littéraire (publication, blog) ou bien cette nomination est-elle une première poétique pour vous ?
Un autre de mes poèmes a déjà été exposé sur les grilles de la ville de Montmorency mais pour les détails je vous suggère ce lien avec mon blog: Impatience dans l’Azur: the Blog of a Girl in a Hurry
Quand l’autre compte…
Ici, les sentiments sont à l’air libre… Qui ne veut pas les voir ?
Se vendre à corps perdu
Une lueur terne dans le regard, sans un cri sur sa vie
Elle traîne de bar en bar son ennui dans l’oubli
Se vendre à corps perdu, déshabiller son âme
Prétendre à la vertu et marchander la rue
Penser qu’elle en a marre et pourtant ne rien dire
Pour assouvir, sans larmes, la faim des mâles en rut
Se vendre à corps perdu, différencier son âme
Prétendre à la vertu et marcher dans les rues
Prier pour que cela cesse et vouloir en finir
Et suivre malgré tout le même premier venu
Se vendre à corps perdu et morceler son âme
Prétendre à la vertu en marchant dans les rues
Osciller entre un double ou un triple cuba libre
Transpirante, accrochée sur ce tabouret, nue
Différence d’un ressuage, sentiment à l’air libre
D’un corps écartelé, en morceaux, dans la rue
***
Pour aller plus loin…
Retrouvez le poème de Roxanne Lou-Aminian qui sera déclamé lors de l’exceptionnelle visioconférence qui aura lieu en février 2022.
Egalement dans le recueil des lauréats et nominés publié et offert en juillet 2022.