LA DIFFERENCE
Dans la matrice du verbe vivre
Il y a des mots qui vous percutent
Et des mains qui vous crèvent une joue
J’ai erré dans le nan-nan du soleil
Á balayer mes étourderies nocturnes
Au bout de mes doigts, le mot taciturne
Au bout de ton sourire, la chaleur qui se cherche.
J’ai eu peur que ton cœur ne s’épuise
J’ai assoiffé mon envie de te connaitre
sur le rivage de nos hésitations en mal-être
Une goutte de mon ciel bleu sur tes barricades
Un pavé de paix que tu renvoies à nos futures marches
Te rappelles-tu ces hommes-dortoirs
Et notre amour pour la liberté ?
Te rappelles-tu nos vérités révolutionnaires
Écorchées sous les pas de cet orateur mortifère ?
Ils nous ont dispersés sur la boussole de leurs beuveries
En éventrant les entrailles de ma terre en friche.
J’ai pointé le doigt sur ta colère
Mais j’ai aimé nos belles semences
Je suis en haut de la tour des jugements
Je suis à l’échafaud des on-dit
Le bourreau m’a accusé de ne pas être lui
De ne pas être la somme de ses acides tourments.
Donne-moi ta main pour que je cueille mon sourire
Sous la torche de nos différences à venir
Je suis un possible pour tes impossibles
Le rien ne doit pas être une cible.
Je cueille le jour à califourchon sur le sein de la liberté
Je cueille tes mains tendues malgré nos incompréhensions entêtées
C’est ton jour qui s’enfuit et c’est ma nuit qui nous unit
C’est un peu de ton velours quand ma haine te fait front
J’ai dû croiser son regard pressé près de ta joie en rut,
Mais l’estuaire du rien ne convoquera jamais nos cœurs conquérants.
Je me rends à notre rendez-vous le coeur en chair.
Et toi ? Dis-moi que tu seras là avec ta main tendue.
Sous la pluie de nos futures sueurs !
Moi je t’attendrai…
Christian Présent