Poètes sans le savoir !

Elles habitent les poèmes, sont la passion de certains qui y consacrent du temps et des recherches ; elles indiffèrent bien souvent le plus grand nombre… Et pourtant. Elles épicent nos vies, nous aident à convaincre et rendent l’ensemble souvent plus joli !

Les figures de style sont pour vous…
1. Pas grand chose
2. Cela concerne les écrivains et les poètes
3. Une habitude…

Si vous êtes en accord avec n’importe laquelle de ces réponses, tout en humour et passion poétique, souffrez d’avoir un éclairage différent sur les figures de style ?

 

Instantané d’un couple pris en fragrant délit de quiproquo un vendredi soir…

 

Notice importante : Toutes nos excuses pour la familiarité du langage, le reportage a été effectué sans filtres et en conditions réelles.

 

Chantal

Hum… Hum… C’est maintenant, à cette heure que tu arrives ? Anaphore / pléonasme
Tu sais que j’attends depuis plus d’une heure ? Exagération
J’ai failli mourir sous ce soleil Hyperbole
Je suis restée plantée là comme un arbre tout pourri Comparaison
Je suis un chien galeux ? Même un chien serait mieux traité ! Métaphore
P…. ! Ton haleine ! Tu as bu la mort ou quoi ? Métonymie
Une excuse complètement bidon… Une heure après… Ellipse
Avoue que tu buvais avec tes potes, non ? Tu m’as oubliée, mon Dieu, tu m’as zappée ? Interrogation oratoire
Et tu viens avec tes affaires de «reine de mon cœur » !!! Foutaise ! Périphrase
Quel courage ! Le lâche le plus courageux que je connaisse ! Antiphrase / Oxymore
Tu te prends pour qui ? Hein ? Non, mais, tu te prends pour qui ? Répétition
Un mobile, ça existe ? Un sms ? Tu aurais pu prévenir ! Allons… Tu ne me connais pas ! Litote
J’ai une vie tout de même ! Ma vie ne s’arrête pas devant ta porte ! Allègorie


Roger

 

– Pardon, je t’en prie, ne te fâche pas. Pardon, je te dis pardon, vraiment. Anaphore
Tu es la reine de mon cœur, de ma maison, de toute ma vie, l’amour de ma vie je t’assure ! Accumulation / périphrase
Dis-moi de monter au plus haut, même de descendre en bas, pour que tu sois heureuse, je vais le faire Pléonasme
Mon cœur est entre tes mains, pardon. Allègorie
C’est vrai, tu as mille fois raisons, tu ne devais pas attendre comme ça.  Hyperbole
C’est mon patron, il m’a demandé de le rejoindre, je ne m’y attendais pas. Il me l’a dit par sms, pitié, regarde mon portable. Asyndète
Après, j’étais coincé, le bureau s’est transformé en prison pour moi, je n’ai pas osé t’appeler. Personnification
j’étais mal, trop inquiet même, j’avais peur de te faire honte ici… Gradation
On a bu un verre. Il voulait fêter ma promotion. Tu vois j’ai été promu ! Métonymie
Dès que j’ai pu, j’ai couru comme un fou… Comparaison
Pardon, pardon, vérifie mon historique. Pardon, chérie, je ne suis pas un faux type. Crois moi ! Anaphore / Parallélisme
Je te respecte trop. Pour moi, tu es LA femme ! Antonomase

 

A l’image de Roger et Chantal, nous avons tous déjà utilisé des figures de style.

 

Une figure de style est un procédé d’écriture qui s’écarte de l’usage ordinaire de la langue et donne une expressivité particulière au propos. Ces outils sont des petites pépites à reconnaître…

Pour certains, c’est une passion et des auteurs ont construits par leur biais de véritables chefs d’œuvre qui sont aujourd’hui des références !

 

Notre palme d’or est attribuée à :

Extrait d’« Andromaque »

« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes? »
Jean Racine

C’est une allitération (effets sonores basés sur la répétition d’une même consonne au début ou à l’intérieur des mots, dans le but de rappeler un bruit particulier) : la sonorité de ces mots rappelle ici le sifflement d’un serpent.

 

Et vous ?

Avez-vous déjà utilisé ces expressions :
« Le soleil s’est couché », c’est une personnification, une figure de style qui consiste à attribuer des propriétés humaines à un animal ou à une chose inanimée.
« Fumer des Havanes », c’est une métonymie, figure par laquelle on exprime un concept au moyen d’un terme désignant un autre concept qui lui est uni par une relation nécessaire (cause et effet, inclusion, ressemblance, etc.).
« As tu vidé la poubelle ? », c’est une antonomase, « poubelle » représente l’objet vulgarisé par le préfet français Eugène Poubelle. Le nom propre est ici utilisé comme nom commun. Certaines antonomases courantes finissent par se lexicaliser et figurent dans les dictionnaires usuels, qui est le cas de « poubelle ».
Ouaf! Ouaf!, c’est une onomatopée. Une figure de style qui présente les sons et les bruits que certains mots ne peuvent exprimer.

 

Et le poète ?

Il va utiliser ces figures de style pour exprimer au mieux le sentiment.

En 2018, le lauréat du Prix Coup de cœur de La Différence, Tanoh Ahossan Jean-Yves, utilise un calligramme, figure de style qui transforme les graphèmes (la plus petite entité d’un système d’écriture) en les disposant selon un dessin.

Privé de regard et de sourire
Tu as un sommeil agité et
troublé

Dans les profondeurs de la Terre
Tu geins en dormant
J’ai peur !

Le monde a un visage de marbre
J’ai peur de ce monde
Peur d’être prisonnier de la nuit sombre
Peur de devenir une ombre parmi les ombres
Le monde a un visage de marbre
J’ai peur
Peur de ce monde
Demain dès les premières lueurs de l’aube
Victor ne reviendra pas
Je me lèverai
Et j’irai à la rencontre de L’AUTRE
Malgré la noirceur de ma peau
Je lui offrirai ce sourire dernier
Qui en moi sommeille
Et
Rit
Aux éclats…

 

Aller plus loin :

 

Concours international de poésie La Différence.
Félicitations aux nominés de l’édition 2020 !