Rolvy Sayi, poète

Il est du Congo – Brazzaville. 
Le 1er Prix La Différence – Poésie 2020 de la catégorie Jeunesse nous émeut par la maturité et la finesse de son écrit.
La différence ? Nous serions tous oiseaux…
Pour le poète, dans notre caractère unique se trouve « peut-être » , la marque de notre immortalité.

 

Né au  Congo-Brazzaville,  Rolvy  Sayi grandit dans l’un des quartiers les plus défavorisés possédant une très mauvaise réputation dans Brazzaville. Il obtint son baccalauréat en série A4 lettres à l’âge de 17 ans avant de s’inscrire à la faculté des lettres de l’Université Marien Ngouabi où il étudie la littérature. Depuis 2018 il participe à l’atelier d’écriture de l’Institut français du Congo animé par l’écrivain congolais Pierre Ntsemou.  En juin 2020 il publie son premier recueil de poésie « Un petit bazar poétique » aux éditions Edilivre.

(Informations partagées par l’auteur.)

 

– Pourquoi écrivez-vous ?

J’écris pour vivre. Depuis mon tout bas âge, j’ai toujours été très rêveur et partiellement déconnecté de mon réel, ce monde ne me plaît pas, il est tellement figé, tellement structuré et tellement rude. Alors j’écris, pour rêver, pour vivre ailleurs, dans un monde moins austère, moins égoïste et moins raciste. C’est pour cela que je n’écris pas quotidiennement, j’attends toujours le bon moment.  Je dois prendre mon temps, pour creuser un vide en moi, un creux, une solitude ou un désordre. Et c’est à ce moment que j’écrirai pour combler le vide, pour remettre les choses en ordre, pour exprimer ma solitude et pour montrer les couleurs du monde de mes rêves.

 

– Vous étiez-vous déjà penché(e) sur la notion de différence avant ce concours de poésie ?

Oui. La différence raciale. J’ai toujours trouvé que le racisme est dépourvu de sens. Il y a tellement de choses que nous pouvons faire ensemble si seulement on projette nos regards vers l’avenir, au lieu de vivre dans le passé et de continuer à faire de ce passé notre présent. J’en parle assez largement dans mon nouveau receuil qui est encore en écriture.

 

– Avez-vous une actualité littéraire (publication, blog) ou cette nomination est-elle une première pour vous ?

Je viens de donner naissance à mon premier receuil de poèmes Un petit bazar poétique, en Juin, à Edilivre. Et je prépare également mon second receuil: VERBA.

 

Cette année, les poètes devaient introduire dans leur premier vers un des trois adverbes suivants : même si, encore ou peut-être, révélateur d’une perspective de la notion de différence. Rolvy Sayi aura opté pour « peut – être »…

 

 

Humains ou oiseaux ?


La différence, un poids, peut-être

Mais elle est aussi un symbole personnel
Pour distinguer chaque être
Et les rendre ainsi immortels

Le merle dans son coin chante sa solitude
Oiseau noir, qui connaît ta gnose profonde ?
Le rossignol sur son arbre chante sa béatitude
Oiseau qui nous rappelle la beauté du monde

Et la colombe sur son arbre perché
Libère sa candeur dans le vent
Elle purifie son espace de tout péché

Pourtant elle reste comme ce vieux faucon
Oiseau, oiseau comme tant d’autres
Comme ce vieux rapace diurne…

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Un petit bazar poétique